Tous les amateurs de football attendent avec impatience le classico français opposant l’Olympique de Marseille et le Paris-Saint-Germain. A l’image de l’engagement dont les joueurs font preuve durant ces matchs, l’histoire de la rivalité entre les deux clubs ne manque, elle aussi, pas de piment.
OM / PSG : deux histoires bien différentes
L’Olympique de Marseille a une histoire riche depuis sa création en 1899, avec un palmarès qui s’étoffe au fil des ans, mais aussi quelques passages à vide qui se soldent par des relégations en division inférieure. Cela a été le cas au début des années 80, l’OM ayant en outre de nombreuses dettes. Une fois encore, le club arrive à se sauver et retrouve l’élite, et 1986 coïncide avec l’arrivée de celui qui changera le visage du club et du football professionnel : Bernard Tapie.
Pour sa part, le PSG est officiellement créé en 1970, même s’il trouve ses racines dans le Stade saint-germanois fondé en 1904. Depuis 1974, il joue en première division, faisant preuve de plus de stabilité que le club marseillais. Les investissements et la politique du club lui permettent de rapidement remporter ses premiers trophées. A la fin des années 80, le PSG est racheté par Canal +, diffuseur des matchs, qui va tout faire pour attirer l’attention du public et créer un club capable de rivaliser avec l’OM.
La naissance d’une rivalité
Avec une telle longévité, l’OM a connu de nombreux rivaux : Sète, Reims, Saint-Etienne ou encore Bordeaux dans les années 80. Bernard Tapie met en place une équipe capable de remporter la compétition la plus prestigieuse, la Champion’s League, et les résultats sont là avec plusieurs titres de champion de France à partir de 1989, année qui marquera le début d’une rivalité forte tant sur le terrain que dans les tribunes. Avec Canal + débute une médiatisation à outrance de chaque déclaration, de chaque geste, créant une tension de tous les instants entre les deux clubs. Les joutes entre Michel Denisot et Bernard Tapie, probablement issues d’une entente entre les deux présidents, trouvent leur apogée en 1992 avec un classico d’une violence rare (55 fautes).
Quelques mois plus tard, l’OM remporte la C1 et bat trois jours plus tard le PSG assurant un titre qui sera finalement annulé suite à l’affaire OM VA. Les Marseillais sont rétrogradés, mais aucun des supporters de ces clubs ne passera l’éponge. Bien au contraire
Deux mondes qui s’opposent
Alors que l’OM a dû attendre plusieurs années avant de retrouver un niveau compétitif (finale de la coupe de l’UEFA en 1999), la dynamique n’est plus la même. La fin des années 90 marque une grande alternance entre les champions de France, personne ne brille constamment, puis, l’Olympique Lyonnais domine outrageusement les débats en remportant 7 titres à la suite de 2002 à 2008.
Même si les deux clubs n’occupent plus le devant de la scène, les tensions sont toujours palpables, comme en 2006 et le match des Minots. Craignant pour la sécurité des supporters, Pape Diouf décide d’envoyer l’équipe B (avec une majorité de joueurs de CFA 2) pour un match nul qui entretiendra la légende.
Nous arrivons en 2011, l’OM vient enfin de remporter un championnat et le PSG est racheté par un fond d’investissement du Qatar qui va injecter des sommes faramineuses dans le club, lui donnant les moyens de remporter la Champion’s league en achetant les meilleurs joueurs (et même le meilleur jardinier).
Si la rivalité se limitait jusque-là au sport ou à la géographie, elle devient presque sociale : pour le PSG, et ses supporters, les milliards engagés sont un outil pour se mettre au niveau des géants d’Europe et gagner en popularité. Pour les marseillais, au contraire, c’est en réalité un manque de fair-play qui relègue l’esprit du foot derrière des intérêts financiers.
Désormais s’opposent donc, dans l’inconscient collectif, le luxe du club de la capital et l’image plus populaire de l’OM. Mais les résultats sont là pour Paris qui a raflé 7 titres de champion de France en 10 ans et a même atteint la finale de la Champion’s league en 2020.
Les OM / PSG du futur
L’histoire nous montre que tous les clubs qui ont dominé avec une telle force leur championnat ont dû baisser les armes à un moment ou un autre. Peut-être que l’heure d’un Olympique de Marseille à nouveau sur le devant de la scène a sonné, pourquoi pas à la faveur d’un investissement en rapport avec celui du PSG.
Mais quoi qu’il en soit, la rivalité entre les deux clubs est gravée dans le marbre.